Découvert en 1976, le sucralose est un édulcorant artificiel environ 600 fois plus sucré que le saccharose. Sa stabilité thermique en fait un additif courant dans divers produits alimentaires, notamment les boissons, les confiseries et les produits de boulangerie. Dans le domaine du vapotage, le sucralose est ajouté aux e-liquides pour rehausser la douceur des arômes, offrant ainsi une expérience gustative plus agréable aux utilisateurs.​

Pendant de nombreuses années, le sucralose a été l’édulcorant de prédilection dans l’univers de la vape. Cette molécule, souvent désignée comme l’ingrédient « secret » des fabricants américains et malaisiens, a largement contribué à leur succès fulgurant sur le marché français au milieu des années 2010.

Bien connue et déjà encadrée dans le domaine agroalimentaire, son usage dans les e-liquides a longtemps été considéré comme sans risque. En effet, le sucralose se distingue par sa capacité à intensifier la sensation sucrée, notamment en se déposant sous forme de microgouttelettes dans la bouche lors du vapotage. Peu coûteux, facilement accessible, et appuyé par des données scientifiques rassurantes à première vue, il a rapidement été intégré dans la majorité des recettes d’e-liquides.

Mais en 2019, Ingésciences, branche de recherche scientifique du laboratoire VDLV a publié une étude sur le sucralose démontrant sa toxicité à la chauffe en vaporisation. 

Bien que le sucralose soit stable à des températures modérées, les conditions de chauffe des cigarettes électroniques peuvent entraîner sa dégradation. Une étude publiée dans Chemical Research in Toxicology a démontré que le sucralose se décompose lors de la vaporisation, produisant des composés potentiellement toxiques tels que des aldéhydes et des composés organochlorés. Les aldéhydes, comme l'acroléine et l'acétaldéhyde, sont connus pour être irritants pour les voies respiratoires et peuvent avoir des effets nocifs sur la santé pulmonaire.

La dégradation du sucralose en présence de glycérol, un composant courant des e-liquides, peut conduire à la formation de chloropropanols, notamment le 3-monochloropropane-1,2-diol (3-MCPD) et le 1,3-dichloropropanol (1,3-DCP). Ces composés sont classés comme cancérogènes possibles pour l'homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Une étude publiée dans Aerosol Science and Technology a confirmé la présence de ces chloropropanols dans les aérosols générés par des e-liquides contenant du sucralose, soulignant ainsi les risques potentiels associés à leur inhalation.

Des recherches récentes ont également mis en évidence que l'utilisation de sucralose dans les e-liquides peut entraîner une libération accrue de métaux lourds provenant des composants de la cigarette électronique. Une étude publiée dans Frontiers in Physiology a révélé que les e-liquides contenant des concentrations élevées de sucralose favorisent la corrosion des résistances en alliage nickel-chrome, augmentant ainsi la présence de métaux tels que le nickel, le chrome et le fer dans les aérosols inhalés. Cette exposition accrue aux métaux lourds peut potentiellement augmenter les risques de toxicité pour les utilisateurs.  

Parce que ça fait vendre plein de e-liquides ! Et on note même depuis l'arrivée des Puffs à une recrudescence de la présence de sucralose dans les e-liquides. En 2020, de nombreux fabricants ont retirés cette molécule de leur composition, en la remplaçant par d'autres édulcorants, notamment du néotame. Mais certains n'ont jamais changé la composition, d'autres ont continué de la conserver sur leurs nouvelles recettes.

En plus, on notera que le sucralose et les autres édulcorants ont tendance à sublimer des arômes même très moyens. Moins de besoin d'aromaticiens talentueux, moins besoin d'arômes de grande qualité. il y a même des économies à la clé !

L'ajout de sucralose, et plus généralement d'édulcorants, dans les e-liquides peut renforcer l'attrait pour les saveurs sucrées, conduisant à une habituation au goût sucré et potentiellement à une augmentation de la consommation de ces produits. Certaines études suggèrent que la consommation régulière d'édulcorants intenses, tels que le sucralose, entretient une dépendance croissante au goût sucré.

 Par exemple, des recherches menées par le CNRS ont démontré que des rats développaient une addiction plus forte aux édulcorants intenses qu'à la cocaïne, indiquant un potentiel addictif élevé du goût sucré. ​

De plus, une étude publiée dans médecine/sciences souligne que les édulcorants intenses, en procurant une sensation de goût sucré sans apport calorique, peuvent maintenir le désir de saveurs sucrées et influencer les comportements alimentaires. Ainsi, l'utilisation de sucralose dans les e-liquides pourrait paradoxalement entretenir une appétence pour le sucré, ce qui peut compromettre les efforts de sevrage tabagique en substituant une addiction par une autre.

Si vous vous posez la question, pourquoi ma résistance ne dure que 3 jours? Regardez du côté de votre e-liquide !

L'utilisation de sucralose dans les e-liquides peut également avoir un impact négatif sur le matériel de vapotage, notamment sur la durée de vie des résistances. En effet, le sucralose a tendance à encrasser plus rapidement les coils, formant des dépôts qui réduisent leur efficacité et nécessitent des remplacements plus fréquents. Et oui, une grande partie de son problème est qu'il n'est pas volatil ! Et reste sur la résistance en se dégradant tranquillement...

Cette accumulation de résidus peut non seulement altérer la qualité de la vapeur produite, mais aussi augmenter les coûts d'entretien pour les utilisateurs. En plus de produire des molécules CMR... pas gégé hein ?

Outre le sucralose, d'autres édulcorants tels que le néotame, la stévia ou l'acésulfame K sont parfois utilisés dans les e-liquides pour apporter une touche sucrée. 

Cependant, les données scientifiques concernant leur innocuité lors de l'inhalation sont limitées. 

 En l'absence de preuves concluantes sur leur non-toxicité, il est préférable d'éviter ces substances pour réduire les risques potentiels et prévenir d'éventuels effets indésirables sur la santé. D'autant plus, qu'elles auront le même potentiel d'habituation aux saveurs sucrés et présenteront aussi des soucis d'encrassement rapide des résistances. Et ça, ça met quand même la puce à l'oreille.

Allez, on bannit?

Aucune mesure n'interdit d'ajouter du sucralose ou d'autres édulcorants aux e-liquides de cigarette électronique. Le principe même de l'édulcorant est qu'il est tellement sucrant qu'il n'y a pas besoin d'en mettre beaucoup pour obtenir une saveur très sucrée. Résultat? cela passe sous les seuils de déclaration obligatoire. Ils ne sont donc pas obligé de vous le notifier.

Les revendeurs non plus ne vous le notifie souvent pas. Préférant conserver des marges plus juteuses avec ces produits souvent (mais pas toujours) moins coûteux à l'achat. Et c'est la grande mode ! Tellement de vapoteurs demandent des e-liquides toujours plus sucrés en ignorant leurs impacts.

Pour tout vous avouer, même nous, nous battons quotidiennement pour être informés de la présence de ces composants afin de pouvoir vous délivrer une information transparente. C'est du boulot ! 

Chez O Mon Vapo, chaque fiche produit détaille la présence ou non d'édulcorants dans les e-liquides proposés. Cette transparence permet aux consommateurs de faire des choix éclairés en fonction de leurs préférences et de leurs préoccupations sanitaires. Il est important de noter que les édulcorants ne sont pas nécessaires pour vapoter. De nombreux e-liquides sans édulcorants offrent une expérience très satisfaisante et peuvent aider efficacement à arrêter le tabac, sans susciter d'inquiétudes supplémentaires concernant la santé.